chantier wauquiez intersyndical FO-CGT

nord éclair 13/02/2011

NEUVILLE EN FERRAIN

Pierre-Antoine Experton, nouveau boss de Wauquiez Boat

Pierre-Antoine Experton, le nouveau patron des chantiers navals Wauquiez, prendra le temps de relancer le constructeur de voiliers de luxe. Convaincu d'avoir fait le bon choix.



HUGUES BALLOIS > hugues.ballois@nordeclair.fr
Le jeune chef d'entreprise de 31 ans est plutôt sur la réserve. Pas habitué à être médiatisé. Lui qui préfère, voire cultive, la discrétion. Mais en reprenant les chantiers navals Wauquiez, difficile de s'y soumettre.
Pendant des semaines, le constructeur de voiliers de luxe a fait la une des médias locaux et nationaux. Jusqu'à la décision du tribunal le 18 janvier qui a confié les rênes de l'entreprise à Experton-Revollier. Une industrie familiale française spécialisée dans la transformation de l'acier. Et dans laquelle Pierre-Antoine Experton est entré en 2005 (lire encadré). Depuis trois semaines, il a aussi pris la direction de Wauquiez boat.


Et navigue entre l'Isère où est basé le siège d'Experton-Revollier, et le Nord.

Propriétaire de bases
de loisirs nautiques

L'acier, le nautisme, pas vraiment compatible a priori. Mais à écouter les explications du jeune homme, on comprend mieux les raisons de ce choix.
Si le groupe, bicentenaire, fabrique notamment des armatures en acier, de l'outillage de jardin (pelles, pioche...), depuis l'arrivée de Pierre-Antoine Experton, l'entreprise s'est diversifiée. « Le dernier petit bébé, c'est la société EXO dédiée à l'exploitation bases de loisirs nautiques et aux téléskis, indique-t-il. Nous avons, mon cousin, Renaud Fontanilles et moi, une réelle volonté de nous diversifier. » Et l'opportunité Wauquiez est « dans cette mouvance ». « La marque a une certaine renommée, renchérit Pierre-Antoine Experton. C'est une entreprise française, on connaît la famille Wauquiez, et on s'est dit on franchit le pas. »
« Je veux rester
indépendant du passé »

Avec un zeste de folie, pourraient penser certains. Parce que pour relancer une machine grippée depuis des années, il faut une bonne dose de finances et de patience. Pour la première, le groupe a promis dans son offre de rachat d'injecter un million en 2011, puis 1,2 million les deux années suivantes. Tout en profitant de l'expérience et des finances du groupe Experton-Revollier.
Pour la patience, Pierre-Antoine assure qu'il n'est pas homme à s'investir à court terme. Toujours est-il qu'aujourd'hui, il est trop tôt pour échafauder une stratégie précise sur les gammes de voiliers à développer, les nouveaux projets à élaborer. « Là, il faut remettre les choses en route, la production, les réseaux de distribution. Refaire savoir que Wauquiez est là. » « Puis, insiste-t-il, moi je veux rester indépendant du passé, c'est pas ça qui va nous faire avancer. » L'ancien sportif (lire encadré) imagine même dans trois ans, retrouver un équilibre. Et affirme que les voiliers Wauquiez seront présents sur certains salons en fin d'année. Parce que plus que jamais, « il faut être présent et visible. » »w

Certains délégués contestent leur licenciement

Experton a gardé 34 salariés sur les 63. Mais bizarrement tous les délégués, dont ceux qui se sont battus pour trouver un repreneur, ont été licenciés par l'administrateur judiciaire. Toujours dans le bâtiment et confinés dans 10 m², ils attendent. Le plan de reprise, proposé par Experton-Revollier prévoit de conserver 34 salariés sur les 63, et d'en reclasser 22. Mais tous les délégués de la DUP (délégation unique du personnel qui regroupe le comité d'entreprise et les délégués du personnel) doivent être licenciés. Parmi eux, les plus « virulents ». Ceux qui n'ont jamais cessé de se battre pour retrouver un repreneur. En décembre, une petite délégation s'était même rendue au salon nautique de Paris pour alerter le monde du nautisme. Sur place, ils rencontrent des membres de la Fédération des industries nautiques et Tibor Sillinger, le président du salon nautique. Début février, ils ont eu leur entretien préalable. Quatre délégués sur 7 ont contesté leur licenciement auprès de la direction départementale du travail. Ils devront être entendus par l'institution. Pour eux, les critères pris en compte par l'administrateur judiciaire, Maître Mercier, ont été soumis par l'ancienne direction. « Je ne comprends pas. Jean-Christophe Cordonnier, le délégué CGT a 4 enfants et professionnellement c'est un bon » , confie anonymement l'un d'eux. Mais en attendant les auditions à l'inspection du travail, tous doivent rester confinés dans un local de 10 m². Une situation parfois difficile à gérer pour le nouveau patron et les délégués. Qui sont dans l'attente. Une fois entendus, l'inspection du travail de Tourcoing a entre quinze jours et deux mois pour valider le plan de licenciement pris en charge par un fonds de garantie. Mais si l'inspecteur va dans le sens des délégués, charge dès lors au repreneur de procéder à ses frais aux licenciements ou de les réintégrer. w Contacté à plusieurs reprises, l'administrateur n'a pu être joint.

 
 


14/02/2011
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