chantier wauquiez intersyndical FO-CGT

nord eclair au salon 06/12/10

NEUVILLE EN FERRAIN

La croisade des Wauquiez au salon nautique de Paris

Le président du salon et l'administrateur de la FIN, deux alliés. Le président du salon et l'administrateur de la FIN, deux alliés.

 

Pour espérer sauver les chantiers navals Wauquiez, quinze salariés étaient, samedi, au salon nautique de Paris. Son président et la fédération des industries nautiques les soutiennent.



HUGUES BALLOIS > hugues.ballois@nordeclair.fr
7 h : Par moins 5°c, sur le parking Rocheville, le chauffeur du minibus attend une quinzaine de salariés sur les 66 des chantiers navals Wauquiez. Ceux-là ont décidé d'être présents à l'ouverture du salon nautique. Pour un dernier baroud d'honneur avant le 14 décembre. Date à laquelle le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing rendra sa décision. Soit un des trois repreneurs est choisi pour reprendre le constructeur de voiliers de luxe (lire notre édition de vendredi), soit il prononce la liquidation. Les quinze Wauquiez n'y vont pas pour y faire du grabuge mais pour alerter de leur situation les clients, les industriels, le monde de la plaisance.
7 h 30 : A peine partie, les délégués FO-CGT évoquent leur rencontre avec l'actionnaire principal Verdoso, vendredi. « Son directeur a reconnu qu'il y avait eu des erreurs stratégiques, et à demi-mots de recrutement, relate Christophe Patte pour FO. Mais si on ferme, il n'est pas disposé à donner de primes extra-légales. » Chacun y va de son commentaire. De ce qui a amené les chantiers Wauquiez au tribunal. Des choix stratégiques. Du chômage partiel ces dernières semaines. « Là, il n'y a plus rien à faire », déplore un menuisier.


31 ans de boutique mais « je repars à la minute s'il y a un repreneur. » Il reste un peu plus de deux heures à tuer. Certains jouent aux cartes. D'autres distribuent les tracts sur lesquels est indiqué en première page avec une mire : « Veuillez excuser les chantiers Wauquiez de leur absence indépendante de leur volonté. Et donnons rendez-vous l'année prochaine aux salons nautiques 2011 ».
10 h : Arrivée porte de Versailles. Pile pour l'ouverture du salon. Pour la plupart, c'est leur première visite. Chacun sait à ce moment là qu'il doit distribuer des tracts. Mais sans savoir l'impact que cela aura. Direction le bâtiment de la voile. Les plupart des gros constructeurs Bénéteau, Jeannot... y sont. Les plus petits aussi comme Amel... Sauf les Wauquiez. La distribution (timide) commence. Ça tourne dans toutes les allées. Les clients jettent un oeil. Sans plus.
12 h : Les salariés croisent un ancien directeur commercial de chez Wauquiez, puis un autre qui a travaillé chez Bénéteau, leur ancien actionnaire. Ils essayent d'accrocher un cameraman. Sans succès. Des costumes cravates s'arrêtent à différents stands avec un photographe qui les suit.
Bingo. C'est le secrétaire d'État aux Transports Hervé Mariani. Il accorde aux Wauquiez deux minutes. C'est dans la boite.
12 h 15 : la faim, la soif, l'envie de fumer. Une petite pause s'impose. Mais en passant devant le stand de la FIN (Fédération des industries nautiques), les délégués décrochent la timbale. Gérard Lachkar, l'un des administrateurs, prend le temps de leur parler. « On est un observatoire des métiers, et on a déjà levé des fonds, insiste-t-il. A la FIN, il y a des investisseurs adhérents ou d'autres non adhérents. Je vais parler de votre cas dans les commissions de constructeurs et d'équipementiers. Avec un tel passé, ce serait dommage de laisser partir Wauquiez. Vous avez un savoir-faire français. » À dix jours de l'échéance, quel impact cela aura ? Il y en a un qui en est convaincu. Tibor Sillinger, le président du salon nautique. « Votre initiative, ce tract, ça c'est intelligent, lance-t-il. Il faut sauver cette boite, faire quelque chose. Je vais mouiller ma chemise ! » Téléphone en main, il appelle le numéro deux de la Banque de France. Jure devant les délégués que l'on peut demander un report pour trouver d'autres repreneurs. Certifie qu'il contactera l'administrateur judiciaire. Dans le même temps, le fabricant Nautitech, propose lui une vingtaine de postes à la Rochelle.
15 h 30 : Trois heures de voyages pour dresser un bilan. « Même si on ne croit pas au père Noël, on est assez satisfait. » Et pour cause, Ils ont été écoutés et entendus. Et selon le président du salon, les actionnaires d'un gros constructeur ont déjà été contactées.
Et d'autres pistes s'ébauchent.w

 



06/12/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 7 autres membres