chantier wauquiez intersyndical FO-CGT

NEUVILLE EN FERRAIN

Les chantiers navals Wauquiez repris par un spécialiste de l'acier

Publié le mercredi 19 janvier 2011 à 06h00

Après des mois d'espoir, puis d'attente, les chantiers navals Wauquiez ont été repris par un industriel spécialisé dans l'acier.

Hier, le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing a désigné Experton-Revollier, transformateur d'acier, comme repreneur des chantiers navals Wauquiez. 34 salariés seront repris sur les 67.

HUGUES BALLOIS > hugues.ballois@nordeclair.fr
« Le plan a été arrêté par le tribunal sur le siège ». En clair sans délibéré. Un jargon juridique employé par l'administrateur judiciaire des chantiers navals Wauquiez pour confirmer la reprise du constructeur de voiliers de luxe à Neuville-en-Ferrain. Le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing a donc désigné Experton-Revollier, une société de transformation d'acier bicentenaire.
« C'est une offre qui émane d'industriels qui travaillent sur le moyen et long terme, se félicite maître Mercier. Ce qu'il faut pour reconstruire Wauquiez. » Experton-Revollier, basée en Isère, emploie 2 000 salariés pour un chiffre d'affaire de plus de 400 millions d'euros. Et possède 70 sites de production en France. Le groupe fabrique notamment des armatures pour le bâtiment, de l'outillage à main de jardin... Ses dirigeants se sont engagés à reprendre 34 personnes, « plus une offre de 22 postes en reclassement dans leur groupe », stipule l'administrateur. Dès la première année, Experton-Revollier injectera un million d'euros, puis 1,2 million les deux années suivantes dans la société désormais nommée Wauquiez Boat.

Loyer des bâtiments négociés
Cette décision du tribunal, les délégués en étaient convaincus à 99 %. À 12 h 25, l'intersyndicale apprenait effectivement qu'un accord venait d'être conclu entre Experton-Revollier et Bénéteau, l'ancien actionnaire des chantiers, toujours propriétaire des bâtiments. La veille encore, ce dernier ne souhaitait pas négocier sur le montant des loyers, ce qui aurait pu menacer la reprise, et changer la décision du tribunal (lire notre édition du 15 janvier) . « Les 425 000 E annuels ont été ramenés à 200 000 la première année, 225 000 la seconde avec option d'achat entre le 25 et 28e mois », confirme maître Mercier.
Hier après-midi, ils n'étaient qu'une petite dizaine de salariés des chantiers navals Wauquiez à s'être rendus sur place. L'intersyndicale FO/CGT en tête.
Celle qui depuis début décembre, et leur présence au salon nautique de Paris, s'était improvisée VRP pour retrouver un repreneur. « On disait Wauquiez, c'est terminé mais on a abouti à une reprise », s'exclame Christophe Patté, délégué FO. Même si les délégués savent que le combat n'est pas encore terminé. « Neuf salariés sont sur le carreau », ajoute-t-il. Ceux qui souhaiteraient un départ volontaire ont jusqu'à lundi midi pour se manifester. Mais d'ici là, les nouveaux dirigeants auront fait leur apparition pour reprendre la barre.

Experton, aujourd'hui
sur le site neuvillois
Dès aujourd'hui d'ailleurs confirmaient, hier soir au téléphone, Renaud Fontanilles et Pierre-Antoine Experton. « Nous sommes ravis et fiers d'avoir été choisis, s'enthousiasment les deux hommes. Il est important de se mettre au travail. Nous sommes des gens de projet, et nous aimons les challenges. C'est une belle opportunité. » En effet, depuis 2006, Experton-Revollier a créé une branche loisirs nautique avec EXO active park, exploitation de bases nautiques constituées notamment d'un téléski nautique, d'un magasin de matériel type surf shop...
Réparties sur 4 sites en France : la Vienne, le Var, le Vaucluse et l'Ain. Avec le rachat de Wauquiez, « on souhaite accélérer le développement de cette branche et nous travaillons dans une logique de diversification. » Mais pour eux, pas question de tout bousculer. « Il faut d'abord se cultiver avant d'imposer », promettent les « petits » nouveaux de la plaisance.w