chantier wauquiez intersyndical FO-CGT

voix du nord 26.10.2010

NEUVILLE-EN-FERRAIN

« La direction nous a sabordés », c'est ce que les salariés de Wauquiez diront jeudi à LMCU

mardi 26.10.2010, 05:17
« La direction nous a sabordés », c'est ce que les salariés de Wauquiez diront jeudi à LMCU Depuis lundi, l'intersyndicale CGT-FO a mis en place un comité de surveillance à l'entrée des chantiers Wauquiez.

Wauquiez, constructeur de voiliers de luxe, a annoncé il y a dix jours qu'il était en cessation de paiement. Pointant du doigt la mauvaise stratégie de la direction, les représentants syndicaux seront accueillis jeudi matin par la communauté urbaine. Ils espèrent que LMCU demandera des comptes à leurs supérieurs.

 

PAR MARION DALIN

 

 

tourcoing@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

À l'entrée du site de production de bateaux de plaisance Wauquiez, les salariés se relaient pour tenir ce qu'ils appellent une « cellule de vigilance ». Par équipes de quatre, ils surveillent les entrées et les sorties pendant les heures d'ouverture et effectuent des rondes régulières le week-end. Une tente prêtée par la mairie, quelques biscuits, une table et beaucoup de café, le piquet est planté depuis lundi dernier À part les salariés et ceux des entreprises voisines venus les soutenir, il ne reste, de toute façon, plus grand monde sur le site. En chômage partiel depuis plus d'un mois, les salariés ont appris le 15 octobre que leur entreprise était en cessation de paiement (voir notre édition du 19 octobre).

Dans le bâtiment des chantiers Wauquiez, quelques salariés terminent la construction d'un bateau « qui n'est plus destiné à personne, juste pour utiliser les stocks de matériel qui traînent », soupire Philippe Deboeverie.

Chargé de l'ameublement des bateaux, le salarié n'a plus le coeur à l'ouvrage. Comme la plupart de ses collègues, il ne s'attendait pas à ce que la cessation de paiement soit déclarée si rapidement. « On pensait tenir jusqu'au Salon de Paris qui a lieu en décembre pour y trouver de nouveaux clients. Nous n'irons même pas », lâche avec amertume Jean-Christophe Cordonnier, délégué syndical CGT.

Ce jeudi, des représentants de l'intersyndicale FO-CGT et la direction seront reçus par Michel-François Delannoy, maire de Tourcoing et vice-président de Lille métropole communauté urbaine (LMCU), en charge de l'économie.

Les syndicats mettent sérieusement en cause la stratégie de la direction qu'ils accusent d'avoir « sabordé l'entreprise » et promettent de le répéter haut fort devant le représentant de LMCU. « La communauté urbaine doit demander des comptes car elle a investi l'argent du contribuable dans le plan de sauvegarde », insiste Johann Capelle, délégué FO. 2,1 millions d'euros ont en effet été injectés en mai dernier par différents investisseurs son principal actionnaire, Verdoso Industries, LMCU, le conseil régional et FINORPA.

Une réunion entre salariés est prévue jeudi après la rencontre avec M.-F. Delannoy et un blocage plus sérieux est sans doute à envisager. « Ces derniers mois, on n'a pas fait de grabuge parce qu'on ne voulait pas faire fuir les clients potentiels. À présent qu'il n'y a plus d'image à sauvegarder, on est prêt à durcir le mouvement », affirme M. Capelle. Au cours de l'audience prévue le 14 décembre, le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing devrait annoncer soit le redressement et donc la recherche d'un repreneur ou d'investisseurs, soit la liquidation judiciaire.

Les salariés

ne baissent pas les bras, ils ont même distribué des annonces de recherche d'un repreneur sérieux pour leur usine. « Mythomane, charmeur, incompétent, beau parleur s'abstenir » ont-ils ajouté en fin d'annonce... •

 

 

La Voix du Nord



15/11/2010
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