chantier wauquiez intersyndical FO-CGT

Nouveau repreneur pour les Wauquiez

Publié le samedi 15 janvier 2011 à 06h00

Les salariés de Wauquiez attendent avec impatience la décision du tribunal, ce mardi 18 janvier. Photo archives Né

HUGUES BALLOIS > hugues.ballois@nordeclair.fr
Le 18 janvier, le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing tranchera : fermeture ou reprise pour les chantiers navals Wauquiez. À quelques jours de cette audience cruciale pour l'avenir du fabricant de voiliers de luxe, un nouveau repreneur a déposé une offre. Et il pourrait devenir LE sauveur providentiel. Experton-Revollier, transformateur indépendant d'acier, propose 200 000 E de reprise. Mais surtout conserverait 34 salariés sur les 66.
En outre, dans son offre, l'entreprise bicentenaire, basée en Isère, proposerait au personnel non repris, 22 postes d'opérateurs de production dans son groupe. Ses dirigeants injecteraient dans la société Wauquiez près de trois millions dans les trois prochaines années. Avec un prévisionnel de ventes de bateaux de 8 à 13 en 2011 pour atteindre entre 20 et 25 en 2013. Conscient qu'il faudra une réorganisation de l'outil et une stratégie à long terme pour que Wauquiez revienne dans la course.

Pour rappel, le 14 décembre, le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing avait prononcé la liquidation judiciaire mais avec prolongation de l'activité jusqu'au 21 janvier. Un sursis pour trouver de nouveaux repreneurs et étoffer les offres de ceux qui s'étaient déjà manifestés. Comme le fils du fondateur de Wauquiez et Q Fund World Wide, un fond d'investissement étranger. Aux oubliettes.
Osiris Partners, qui semblait lui aussi intéressé, a finalement jeté l'éponge il y a quelques jours (lire encadré). Depuis hier, date de clôture des offres, deux repreneurs sont donc sur les rangs. Le second, Forum services international, reprendrait 30 salariés avec une offre de reprise de 50 000 E. Mais avec un projet et une stratégie moins aboutie.

Bénéteau, l'ancien actionnaire menace la reprise
Pourtant, une ombre subsiste au tableau qui pourrait faire capoter une éventuelle reprise. La SCI Nautilus qui appartient à Bénéteau, l'ancien actionnaire de Wauquiez, est propriétaire des trois bâtiments de Neuville-en-Ferrain. Yves Lyon-Caen, président du conseil de surveillance ne semble pas vouloir négocier. Lui, qui a déjà fait l'impasse sur plusieurs loyers depuis un an, veut louer la totalité des bâtiments. Et ne veut pas statuer sur les futurs loyers, ni sur un achat négocié des bâtiments.
À plus de 400 000 E l'année, on comprend mieux qu'Experton ait mis une condition suspensive dans son offre s'il ne trouve pas d'accord avec Bénéteau. Une telle somme pour redémarrer une entreprise en sommeil, en rebuterait plus d'un. « Bénéteau peut mettre en péril la reprise » , s'inquiètent sérieusement les délégués. Et le tribunal pourrait alors prendre une décision douloureuse. w Lundi, la CGT et FO, appellent à une manifestation des salariés de la ZI. Rendez-vous dès midi face à Gel Service.